Laurent PIQUET 01/01/2016

LAURENT PIQUET 46 ans, entraineur joko-rebot à l’Aviron Bayonnais

1/ Comment as-tu commencé la pelote et quels sont tes premiers souvenirs de compétition ?

J’ai commencé très jeune la pelote, car j’habitais à côté du fronton de Bidache. Mon père m’amenait voir des parties très souvent. Et en suivant, en rentrant à la maison, je prenais une boite à chaussures et une balle de tennis et je jouais dans le couloir.

Dès 3 ans, mon père a demandé à M GONZALEZ le fabriquant de chisteras de me confectionner un gant. Je mangeais le plus vite possible et avant d’aller à l’école, je descendais jouer à la pelote au garage chez moi car mon père et mon grand-père avaient dessiné un fronton sur le mur.

Puis un peu plus tard, je me souviens des journées entières passées au fronton de Bidache à jouer à la pelote avec mon frère et des copains. J’ai vite intégré le club de Bidache.

Le premier titre gagné reste gravé dans ma mémoire : Champion de France poussin à chistera joko garbi avec mon frère et Ramuntxo ETCHEVERRY sur le fronton de Bassussarry. Ce 13 aout 1980, il faisait une chaleur terrible, on avait les pieds brulés par le bitume, pas un brin d’ombre : on avait battu Kapito Harri d’Ustaritz 40 à 30. Avec ces deux mêmes coéquipiers nous avons gagné d’autres titres jusqu’en junior.

A rebot, n’ayant pas d’équipe à Bidache, j’ai joué pour Saint Pierre d’Irube où nous avons gagné le titre en catégorie cadet.

 

2/ As-tu joué pour l’Aviron bayonnais ?

Oui, j’ai joué à l’Aviron pendant 5 ans à partir de 1999, je jouais à Frontenis. Je voulais découvrir une autre spécialité.

J’ai d’abord joué avec Stéphane DARRIEULAT, actuellement vice-président du club. Nous avons été deux ans en suivant finalistes du Championnat de France Nationale A, échouant en finale.

Puis j’ai joué avec un mexicain appelé MIGUEL avec qui j’ai été Champion de France Frontenis Nationale A en 2001.

 

3/ As-tu un entraineur et un partenaire qui t’ont marqués ?

Pour l’entraineur, c’est bien sûr mon père. C’est lui qui m’a entrainé pendant des heures. Il a aussi entrainé les jeunes du club de Bidache, prenant même sur son temps de congé pour assurer certains entrainements. Le plus drôle dans l’histoire, c’est qu’il n’a jamais joué à la pelote lui-même car il n’est pas natif de la région.

Mais bizarrement, il sentait le jeu, il avait les mots justes pour me remotiver et me remettre dans la partie quand il y en avait besoin.

On était bien sûr pas toujours d’accord, surtout à l’adolescence pour les sorties entre copains. Surtout quand le lendemain j’avais une partie importante. Mais au final, il avait bien raison.

Pour le partenaire, c’est mon frère, plus jeune de 13 mois, avec qui j’ai toujours joué. C’était une entente parfaite sur la cancha, et en dehors de la cancha aussi. On n’était pas toujours d’accord, on s’est accroché plus d’une fois, mais cela ne durait jamais bien longtemps. Comme j’étais l’ainé, j’étais le moteur de l’équipe dans les catégories de jeunes. Puis au fil des années, c’est lui qui est devenu le poumon de l’équipe, il amenait sa rigueur, son besoin de bien faire et son exigence au niveau de l’entrainement.

 

4/ Quelles parties marquantes retiens tu ?

Deux parties s’il faut faire un choix.

La première partie, c’est le premier titre poussin en 1980 dont j’ai déjà parlé.

Et également une partie en 1997 : une demi-finale de Championnat de France chistera joko garbi contre le Kapito Harri d’Ustaritz jouée en nocturne à Bayonne, au fronton Saint Léon du parc des sports, appelé maintenant fronton du stade Jean Dauger. Ce sont plutôt le contexte et les circonstances qui font que ce fut un moment très important dans ma vie. Ma fille était née la veille, et c’était un moment fort. J’avais passé la nuit à l’hôpital et j’avais eu le temps de penser à la partie. Nous n’étions pas favoris avec mon frère à l’arrière et Frédo COLLIARD à droite. J’ai cogité et pensé que le meilleur moyen de les perturber était que mon frère passe à l’avant avec son bras puissant et Frédo à l’arrière. Tactique payante puisque nous avions gagné. En deux jours, j’avais vécu de grandes émotions.

 

5/ Depuis quand entraines tu à l’Aviron à chistera joko garbi ?

Je suis arrivé fin 2004, cela fait une douzaine d’années que j’entraine les jeunes à l’aviron.

J’ai toujours aimé entrainer les jeunes. Même quand j’étais adolescent, j’aidais mon père pour l’entrainement des petits. J’ai continué sur cette voie en faisant des études à la fac de sport (brevet d’état) pour pouvoir continuer à transmettre la passion du sport.

Mon premier contact au club a été Alain BETBEDER, l’actuel Président, et à l’époque Trésorier du club. On s’est croisé en tant que joueurs dans les nombreux tournois de pala qui existent. Après une partie, il m’a demandé si je serais d’accord pour donner un coup de main et entrainer les jeunes à chistera joko garbi à l’Aviron. C’est comme cela que j’ai commencé. Parmi toutes les équipes de jeunes, il y avait l’équipe benjamin constituée des deux Guillaume, LEBELLEC et BETBEDER. Ils perdaient toujours contre les costauds de Baigorry. Après quelques réglages, les deux Guillaume ont gagné leur premier titre en benjamin justement contre Baigorry. Et depuis je continue à entrainer les jeunes de l’Aviron avec des titres à chistera joko garbi et rebot.

Durant cette douzaine d’années, deux joueurs que j’ai entrainés et que j’entraine encore ont retenu mon attention pour leur talent et leur potentiel :

Guillaume BETBEDER d’abord. J’ai commencé ma carrière d’entraineur avec lui. Ce n’était pas toujours facile, mais c’est justement cela le rôle de l’entraineur. Pour moi, il arrive à l’âge où il va confirmer tout le potentiel qu’il a.

Sébastien ETCHEBERRY ensuite. Dès que je l’ai vu, à 6 ans, j’ai senti tout son potentiel. Cela s’est confirmé et il a gagné tous les titres de poussin à junior….alors qu’il n’est encore que cadet. Le talent il l’a, il a la pelote dans le sang. Sa progression maintenant pour aller vers l’élite va se faire sur la préparation physique. Et pour cela, la balle est dans son camp.

Pour terminer, on a pas mal de jeunes joueurs prometteurs à l’Aviron et j’espère en former encore beaucoup. J’ai toujours envie de transmettre la passion de la pelote, le plaisir de jouer, le gout de l’effort, de la compétition et de la victoire. La pelote reste un moment de plaisir et de convivialité à partager entre copains.