Michel DIARTE 01/12/2016

5 questions à Michel Diarte, enfant du Petit-Bayonne, 30 années passées à l’Aviron Bayonnais Pelote Basque, comme joueur puis entraîneur et dirigeant de Chistera Joko Garbi.

 

1/ Comment as-tu commencé à jouer à la pelote ?

J’allais voir beaucoup de parties de Chistera Joko Garbi avec mon père, joueur de pala ancha et passionné de pelote. Il connaissait des dirigeants de l’Aviron comme Louis Pauzat qui travaillait comme lui à la SNCF.  J’ai débuté au Club vers 10/11 ans en 1966, à l’époque où l’école de pelote n’en était qu’à ses débuts. Mon grand-oncle m’avait offert mon premier chistera. C’était Monsieur Gavel qui s’occupait de nous(école de pelote et catégories de Jeunes). L’hiver, Monsieur Gavel nous louait la salle du Polo (à Bayonne) car il n’y avait pas de compétition pour les Jeunes. Je jouais avec les Garbisu, Etchepare, Saint-Jean…

 

2/ Cela t’a plu tout de suite ?

Oui, je voulais jouer à Chistera alors que j’avais le trinquet Saint-André à deux pas de chez moi (rue des Visitandines). Très vite je joue en compétition. En 1968, nous sommes finalistes minimes du Championnat de France Chistera Joko Garbi avec mes coéquipiers Michel Garbisu et André Jacques. Nous avions profité à plein du temps libre que nous avaient laissé les grèves de Mai 68, pour nous entraîner intensément ! Dans les années 70, nous sommes Champions de France en Cadets et Juniors avec un jeune talent très prometteur : Fanfan Prat ! Dans les années 70, je pratiquais aussi le rebot avec notamment Henri Daguerre, Michel Etcheverry,…On était 25/30 dans le club, tout le monde se connaissait. Avec les années 70, de nouveaux joueurs sont arrivés. Il y avait beaucoup de monde pour s’entraîner : il fallait attendre sa place : 6 jouaient, une dizaine attendait son tour. L’eau chaude des douches était aléatoire mais cela ne calmait pas l’enthousiasme général. J’ai joué une trentaine d’années, puis au décès subi de mon père (ndlr : trésorier de la Section) en 1984, je deviens dirigeant pendant près de 20 ans, tout en restant joueur les premières années. Je m’occupais notamment des cadets, des jeunes très sympas.

 

3/ Des personnes qui t’ont marqué ?

Monsieur Gavel dirigeait l’école de pelote et s’occupait des Jeunes en compétitions : il nous entraînait, nous véhiculait, s’occupait de nous prévenir par courrier ou petits papiers laissés dans les boites à lettres. Il était très organisé, d’une grande ponctualité, toujours attentif aux joueurs. Son enthousiasme était communicatif.

Chez les dirigeants, Max Duguet et Jean-Pierre Paulorena faisaient preuve d’un investissement total pour le club. Je me souviens aussi de Louis Pauzat et Ximun Etchepare,  entraîneurs et dirigeants investis, très sympathiques. Enfin, Louis Etcheto était un formidable conteur, avec beaucoup d’humour et toujours une anecdote à raconter.

Chez les joueurs, Fanfan Prat, très volontaire, était bon en tout !

 

4/ Quels sont tes meilleurs “souvenirs pelote” ?

Je retiendrais la grande convivialité, la chaleur humaine qui animait le club. Tout le monde se connaissait, les “Fêtes de l’Aviron” organisées dans les années 80 renforçaient cette cohésion et nous permettaient aussi de rencontrer des personnes d’autres sections. Le fronton de Bayonne était  très reconnu. Le concierge, Monsieur Laclau, père de Gérard Laclau joueur de Chistera Joko Garbi, était très “à cheval” sur la qualité du sol ; il s’appliquait à maintenir une terre battue impeccable. Je suis nostalgique de ce temps-là, avec aussi le fronton du stade rempli de spectateurs lors des finales des Championnats de France de Grand Gant (les plus grands comme Bichendaritz, Hirigoyen, …venaient se produire à Bayonne) et Chistera Joko Garbi (à l’époque, par exemple, toutes les finales de Jeunes à Joko se disputaient à Bayonne.).

 

5/ Que penses-tu de l’évolution du chistera joko garbi ?

Au moment où j’ai commencé à entraîner, j’ai senti une évolution chez les joueurs : je sentais les jeunes moins impliqués dans la pratique de leur sport, la pelote devenait secondaire. Dans les années 90, j’ai senti une baisse de fréquentation de la pelote : il y avait moins de joueurs, dirigeants, de bénévoles, la pelote était moins reconnue médiatiquement. Elle subit l’influence des sports majeurs comme le rugby, le football, le tennis,… Je continue à suivre son évolution, je vais de temps en temps voir les finales. Je m’aperçois que le niveau d’ensemble a baissé, car il y a moins d’équipes  _  j’ai connu une époque où il y avait par exemple, 4/5 équipes de rebot seniors à Hasparren, engagées en Championnat _ donc moins de confrontations pour progresser. Je trouve les pelotes de plus en plus vives; sur le goudron, cela dénature le jeu : avant, il fallait plus de technique, c’était plus spectaculaire, on prenait plus de volée et certaines zones du fronton étaient plus visitées ; aujourd’hui une équipe plus physique prend plus facilement l’ascendant.