Fabien Laclau 01/11/2023 – 49 ans, arbitre pelote et membre du Comité de Gestion du club

1/ Quand as-tu commencé à jouer à la pelote basque ?   

Mes premières vraies pelotes en cuir, je les ai lancées avec un chistera contre le mur de rebot du fronton St Léon les mercredis à l’école de pelote de l’Aviron. Je devais avoir 5 ou 6 ans au tout début des années 80, mais ça n’a pas duré très longtemps.

Les choses sérieuses en club ont commencé à l’âge de 10 ans à Hiriburuko Aïnhara (où évoluait déjà notre secrétaire actuel Patrice Lataillade), puis à l’Aviron et pour finir mon parcours de joueur de joko garbi à nouveau à St Pierre, j’avais 25 ans.

Au collège je me suis essayé au xare et paleta cuir en sport scolaire. Mon prof de sport, Monsieur Lissonde, était mordu de pelote et animait une belle section UNSS au Collège Albert Camus de Bayonne.

Aujourd’hui la pelote c’est la partie de pala en trinquet avec les copains, histoire de se bouger un peu.

 

2/ Pourquoi avoir choisi la pelote basque comme sport ?

La pelote, c’est une histoire de famille, mon père jouait à joko garbi ; c’était facile pour lui, il habitait… sur le fronton. En effet, mes grand-parents étaient concierges du fronton du Parc des Sports Municipal St Léon jusqu’en 1977. (ndla : Le fronton de Bayonne était réputé pour la qualité de sa terre battue entretenue avec grand soin par Monsieur Laclau.)

Quand j’étais petit, je suivais mon père sur tous les frontons de France et de Navarre. C’est à cette période, en gros de 1974 à 1987, que j’ai commencé à connaître le mundillo de la pelote et ses acteurs de l’époque, ainsi que les après-parties qui pouvaient s’éterniser un peu pour un gamin de mon âge (mais je n’avais pas trop envie de rentrer à la maison non plus). C’est donc d’une façon quasi naturelle que j’ai enfilé un chistera ; c’est d’ailleurs mon grand-père qui m’a payé mon premier petit gant.

Nonobstant, j’ai pratiqué d’autres sports, car je suis curieux et j’aime essayer plein de choses. Ce que j’aime, c’est le geste parfait, ou à défaut, le geste adéquat, ce qui entraîne une confrontation avec soi-même plus qu’avec les autres. Et dans ce domaine, j’ai rencontré à l’Aviron un maître en la matière : François Unhassobiscay. (ndla : voir plus bas)

On retrouve cette problématique très présente dans l’athlétisme, c’est pourquoi ce sport a pris beaucoup de place dans ma vie sportive. J’ai touché à des pratiques comme les arts martiaux historiques européens, le jet kun do (kung fu), le tir sportif ; j’ai même tiré l’aviron, mais pas à l’Aviron (honte ! …), échangé quelques balles jaunes lors de mon passage professionnel au tennis de l’Aviron. Bref, plein de découvertes intéressantes qui enrichissent.

 

3/ Parle-nous de ton attachement à l’Aviron Bayonnais… 

Là aussi la famille a influé :  mon père, « résident » du stade, était bien sûr avironard et comme il avait le fronton sur le pas de sa porte et le terrain du rugby sur le côté de la maison, il a aussi joué au rugby à l’Aviron. Et quand on joue au rugby à l’Aviron, on est « marqué à vie ». Je fus moi-même abonné au rugby durant de trèèès longues saisons dans la « petite tribune » coté fronton bien sûr. J’ai donc grandi dans cette ambiance bleu et blanc, mais avec une particularité : j’habitais à St Pierre d’Irube et je jouais donc à Hiriburuko Aïnhara. Cependant un incident va chambouler les choses. Un conflit entre la municipalité et le club de St Pierre va entraîner la dissolution (temporaire) du club. Je suis minime, j’ai envie de jouer, je mute à l’Aviron. Je retrouve un fronton que je connais de longue date, mais surtout, celui-ci n’est pas le seul monument que je vais côtoyer. Les années passent, les clubs comme les joueurs ont des hauts et des bas, je repars à St Pierre trouver des partenaires pour mon petit niveau et avec l’idée (déjà) de faire autre chose dans un club que de jouer.

MAIS, entre-temps, en 1999, des copains m’entraînent sur la piste d’athlétisme de l’Aviron. Ce qui au départ devait être une activité de complément, parti presque sur une boutade, va devenir une affaire sérieuse. J’y trouve une bande de fous furieux dans laquelle je me sens immédiatement… à l’aise. La section Athlétisme compte moins de 40 licenciés, le club est à retaper, il faut à la fois chausser les pointes et se retrousser les manches. Une aventure de 20 ans commence. Finalement je reste à l’Aviron mais pas à la pelote. Décidément, comme le sparadrap du capitaine Haddock, il y a quelque chose qui colle dans ce club. Durant cette période faste mais pas spécialement furieuse, je vais siéger quelques années au conseil d’administration de l’Omnisports, ainsi qu’au Comité départemental d’athlétisme, et acquérir de l’expérience dans la vie associative.

Et puis, comme la vie n’est pas linéaire, J’ai pensé que j’avais encore des choses à faire à la pelote, alors je suis revenu aux sources en 2020 pour filer un coup de main. A l’Aviron bien sûr.

 

4/ Des souvenirs marquants ? 

Un souvenir marquant a été la saison où étant junior, j’ai fait les championnats junior et senior à joko garbi. Configuration qui fait beaucoup progresser, où on apprend beaucoup ; ce fut une saison très enrichissante.

 

5/ Quelles sont les personnalités marquantes que tu as pu rencontrer durant ta pratique de la pelote ? 

Tout d’abord, François Unhassobiscay. Rencontre très importante, Il fut mon entraîneur pendant quelques années. Le plus grand technicien du chistera joko garbi :  il décortiquait de manière scientifique les moindres détails d’un geste, mais aussi de la position du corps, de la trajectoire de la pelote. Le revers de la médaille, c’est qu’il avait un caractère, disons… particulier, ça ne se passait pas toujours très bien, mais lorsqu’il expliquait un point technique, la lumière venait.

Je ne peux pas ne pas citer Monsieur Raymond Gavel, la personnification du mot « service ». Je ne reviendrai pas sur tout ce qu’il a fait, d’autres l’ont fait avant moi. Il a marqué plusieurs générations de Bayonnais et je suis heureux d’avoir connu un tel Homme.

J’évoquerais également quelqu’un du club de St Pierre d’Irube : Jean Claude Guérobé. Il était le club à lui tout seul. En plus d’être président, éducateur, cheville ouvrière du club, il fut également mon instituteur, et derrière un caractère entier doublé d’un physique d’ours mal léché, il avait de grandes qualités humaines.