5 questions à Nicolas Camino, du quartier Saint-Léon, ancien joueur de chistera joko garbi titré à plusieurs reprises dans les catégories de Jeunes avec notre Club, restaurateur reconnu (Bar Restaurant Tranquille, en face du stade Jean-Dauger) à Bayonne.
1/ Comment es-tu venu à la pelote et quel a été ton parcours?
Il y avait des joueurs de pelote dans la famille, mon père était un ancien joueur de main nue à la Goizeko Izarra de Saint-Jean-Pied-de-Port. J’habitais le quartier Saint-Léon, et c’est tout naturellement que j’ai traversé la rue pour aller jouer au fronton. Dès l’âge de 6 ans, j’étais licencié à l’Aviron Bayonnais Pelote Basque. On s’entraînait le mercredi et le dimanche matin à chistera joko garbi. J’ai joué aussi au rugby à l’Aviron jusqu’en cadets.
J’ai pratiqué pendant 30 ans en compétitions le chistera joko garbi, jusqu’en 2001, avec les dernières années à la Goizeko. Au Club, je jouais avec Beñat Sedes, Manu Martiarena, Saldou : nous avons remporté les titres de Champions de France dans les catégories de Jeunes (poussins, benjamins, minimes, cadets) en place libre.
2/ Quels sont tes souvenirs les plus marquants ?
J’ai joué une fois à Saint-Palais, avec l’équipe seniors Ilharamouno et Bassenave alors que je n’étais que … minime. Ils étaient passés chez moi la veille, il leur manquait un joueur : « Tu veux venir avec nous ?… ». J’avais joué avant-gauche, je n’arrivais même pas à l’épaule des autres joueurs !
Une autre fois, en seniors, je jouais avec Duprat et Mautalen contre le Kapito Harri d’Ustaritz (Hirigoyen-Pelletrat-Etchenique). Etchenique était tombé ko après avoir reçu en pleine tête la pelote d’Hirigoyen, à 2 points de la fin. Finalement, il s’était relevé pour finir et gagner la partie. Amené aux Urgences, il était à nouveau « tombé raide » !
3/ Quelles personnes t’ont marqué ?
Le dirigeant entraîneur, Monsieur Gavel. Le « Monsieur parfait » comme on en rencontre rarement. D’une grande générosité, disponibilité, un dévouement incroyable pour nous, pour son Club. Il était très respectueux, avait toujours le sourire. J’ai le regret de ne pas avoir pu lui rendre un dernier hommage.
Chez les joueurs, Fanfan Prat m’impressionnait : Champion de France cadets, juniors, seniors la même année, ce n’est pas rien ! Il avait une très forte envie de gagner, cela m’a marqué comme coéquipier. A mon époque, il y avait beaucoup de seniors au Club, et il m’arrivait parfois, encore junior, de m’entraîner avec les anciens, Duhalde, Laclau, Lordon, Montory, Escapil…
J’ai aussi le souvenir d’avoir assisté à un entraînement du grand footballeur hollandais Johnny Rep, à chistera joko garbi… Avec son équipe de football (Bastia), il était venu disputer un match de pré-saison contre la Real Sociedad de Saint-Sébastien et était passé au fronton, accompagné de certains de ses coéquipiers comme Charles Orlanducci, Félix Lacuesta, … Il s’était essayé à notre discipline.
4/ Quel est ton rapport avec la pelote aujourd’hui ?
Je ne vais plus au fronton qui a beaucoup perdu avec le professionnalisme du rugby et l’édification de cette tribune qui dénature l’endroit. Quand je pense que du temps de Monsieur Laclau, il était formellement interdit de marcher en chaussures de ville sur la terre battue qu’il traitait comme ses enfants… ; depuis, le sol a été goudronné. Il y a beaucoup moins d’engouement pour la pelote aujourd’hui, sa place dans la société actuelle n’est plus la même, je le regrette.
5/ Tu vis toujours près du fronton…
Oui, depuis 1968, quand mon père a ouvert le Bar Restaurant Tranquille en face du stade appelé aujourd’hui Jean Dauger, à deux pas du fronton. J’ai continué l’affaire familiale.
(NDLR : Un endroit recommandé par l’Office de tourisme de Bayonne sur son site Internet : « … au cœur de l’ ambiance bayonnaise chaleureuse et conviviale. .. La cuisine traditionnelle est généreuse. Faite de plats savoureux aux accents du Sud Ouest, copieux et alléchants… ».Ouvert tous les jours sauf le samedi, c’est aussi le rendez-vous des supporters de l’Aviron avant et après les matchs de rugby ou encore des pilotazale.)