Questions à Simao Sandra, joueuse de frontenis de la section pelote et de l’équipe de france.
1/ Tes débuts à la pelote?
J’ai commencé à jouer à la main nue au collège à toutes les récréations. Max Duguet, mon professeur de Français lors de ma 6ème, m’a repérée et m’a conseillée de m’inscrire à l’Aviron Bayonnais. Ce que j’ai fait quelques années plus tard, j’avais alors 14 ans. Je me suis entraînée à l’époque avec Maïté Haran et Nicole Seilhan pendant environ 2 ans mais malheureusement je n’ai fait aucun championnat faute de partenaire… Alors que j’avais décidé d’arrêter, Germaine Casamayou m’a contactée en me promettant une partenaire. J’ai alors joué avec Elizabeth Robert, puis Stéphanie Jocou à pleine et à gomme creuse, obtenant divers titres aux championnats de Ligue et de France. Suite à ma première participation internationale à gomme creuse aux championnats du monde des moins de 22 ans à Arnedo en 1997, j’ai continué à m’investir de plus en plus et j’ai joué plusieurs années avec Séverine Graciet à gomme creuse, confirmant ma place au sein du haut niveau. J’ai goûté au frontenis sur les conseils de Gabi Amados (entraîneur national pour Arnedo) et me suis consacrée pleinement à cette spécialité en 1997. Ceci m’a conduit à jouer pour la première coupe du monde 30 mètres en 1998, obtenant la médaille de bronze avec Marie Christine Rolet, qui m’a donné les bases techniques fondamentales de cette spécialité. C’est en entrant dans la « famille frontenistique » que j’ai rencontré Stéphane Darrieulat, qui m’a alors entraînée au sein de l’Aviron Bayonnais, me permettant d’affronter les différentes compétitions tant nationales qu’internationales dans les meilleures conditions. Son investissement, ses conseils techniques, tactiques et son soutien psychologique me sont très précieux. Je ne serai jamais arrivée à ce niveau au frontenis sans Marie et Stéphane, qui sont devenus au fil des années des amitiés qui me sont très chères et précieuses…
2/ Ton meilleur souvenir?
C’est difficile de trouver UN souvenir en particulier… Je ne peux en citer qu’un, alors je vais parler de trois événements marquants dans ma carrière sportive. La médaille d’or aux championnats du monde d’Arnedo, entendre la Marseillaise sur la plus haute marche du podium est un sentiment de bonheur intense. La médaille de bronze à la première coupe du monde 30 mètres à frontenis à Valence en 1997, serait mon deuxième meilleur souvenir. Avoir eu la chance de faire équipe avec Marie et voir naître une complicité et une amitié très forte m’a remplie de joie et d’une certaine façon de fierté. Mon troisième serait le titre de championne de France à frontenis avec Audrey Mellier. Enfin, le titre tant convoité était pour nous…
3/ Joueurs ou joueuses que tu admires?
Difficile d’en citer quelques uns ou quelques unes en particulier… Je parlerais plutôt de figures emblématiques de la pelote au niveau de la gomme creuse et du frontenis, tels que Patrick Lissar, Stéphane Suzanne, Nicole Seilhan, Maïté Haran ou Marie Rolet… pour ne citer que des Français… Il y en aurait bien d’autres…
Si je devais parler d’une joueuse en particulier, je dirais Paulina Castillo, joueuse de frontenis mexicaine, athlète exemplaire, jouant avec le cœur, et une amie que j’affectionne particulièrement. Je l’ai rencontrée à Arnedo et depuis toutes ces années, elle est toujours à son meilleur niveau international et c’est une référence mondiale de la pelote féminine.
4/ Quelle est la plus belle partie à laquelle tu as assisté?
Là aussi, je me sens obligée d’en citer deux….
La première est la finale de la première coupe du monde en trinquet à Bayonne en 1997. Nicole Seilhan et Marie Rolet faisaient équipe et ont gagné 30 à 29 face à l’Argentine, par un but gagnant qui nous a coupé le souffle à tous les spectateurs tant il est passé proche du falta en frôlant ligne de la paroi de droite !!
La deuxième est la finale de la coupe du monde 30 mètres 2001 à Palencia, lorsque Marie Rolet et Christine Dothen ont gagné la médaille d’or face aux mexicaines impuissantes devant un jeu sans faille et d’une solidité à toute épreuve. Marie avait alors atteint un « jeu parfait ». Cette médaille d’or représentait en quelques sortes le Graal ! Y avoir assisté et voir une amie atteindre son but après tant d’années d’investissement et de sacrifices ne fut que pur bonheur.
5/ Ta situation géographique est particulière pour pouvoir pratiquer le frontenis ?
Cela fait maintenant 11 ans que je travaille en tant que Professeure des Ecoles dans le 93 (Seine Saint Denis). Il est évident que la situation géographique n’est en rien favorable pour la pratique du haut niveau. Je n’ai aucun mur à gauche 30 mètres pour pouvoir m’entraîner. Donc je ne peux pratiquer le frontenis que pendant les vacances scolaires lorsque je suis au Pays Basque. J’essaie malgré tout de me maintenir au meilleur niveau. Je continue à participer au Championnat de France. C’est contraignant puisque je suis obligée de prendre l’avion le temps d’un week-end pour jouer les parties de championnat ou les parties de présélection lorsque le temps est à la préparation d’une compétition internationale. C’est onéreux et fatigant, mais comme on le dit si bien : « Quand on aime, on ne compte pas ». Bien évidemment, je demande ma mutation tous les ans, dans l’espoir de pouvoir concilier au mieux ma carrière sportive et professionnelle, malheureusement pour l’instant en vain… Patience…
J’aime tellement ce sport, que je l’ai introduit dans mon école. Mes élèves jouent à main nue contre les murs de l’école ou même les carreaux des classes (avec des balles en mousse bien évidemment). Ils ont tellement mordu à l’activité que l’an dernier ils ont fait une demande à la mairie pour que des ouvriers peignent un mur en traçant les lignes au mur et au sol, pour avoir un vrai terrain ! Ce qui fut fait ! Je peux dire avec une certaine fierté que la pelote est entrée dans le 93, et qu’elle fait partie intégrante des jeux pratiqués dans la cour de l’école Jean Rostand de Bondy ! Ils sont demandeurs et la mise en place de tournois ne fait que les motiver un peu plus…